Des symptômes : une crise d’épilepsie, des maux de tête, des vomissements, la faiblesse d’un membre, des difficultés à parler ont conduit à réaliser une imagerie : un scanner ou IRM cérébrale. Cette imagerie a mis en évidence une tumeur cérébrale, une lésion, un kyste. La nécessité d’une biopsie cérébrale est évoquée.
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Qu’est-ce qu’une biopsie ?
Il s’agit d’une intervention chirurgicale consistant à prélever un très petit fragment d’une tumeur, une lésion, un kyste afin de l’analyser en anatomopathologie.
La stéréotaxie du grec (taxein : organiser, et stereo : espace) consiste à utiliser des repères dans l’espace pour cibler une zone. -
Pourquoi une biopsie stéréotaxique cérébrale ?
Certaines lésions ou tumeurs cérébrales ne nécessitent pas un geste chirurgical d’ablation, d’exérèse. L’indication de réaliser une biopsie est prise.
Dans certaines cas, les tumeurs cérébrales sont trop étendues ou situées dans des zones souvent profondes et ne permettent pas d’ablation chirurgicale sans de lourdes séquelles.
Une biopsie est nécessaire pour avoir connaissance du type de lésion, de son agressivité et de son évolution dans le temps.
Ces informations sont obtenues par analyse des prélèvements par les anatomopathologistes. Elles permettent de savoir quel traitement spécifique doit être entrepris. -
Comment est-elle réalisée ?
Le cerveau et les structures crâniennes associées sont, par nature, entourés par l’os du crâne. L’architecture du cerveau est très complexe de par l’abondance des vaisseaux et des zones d’enchevêtrement de neurones ayant plusieurs fonctions importantes.
Une biopsie doit obéir à certaines règles de précision millimétrique indispensable à son bon déroulement.
Une biopsie est avant tout un trajet de l’extérieur du crâne à une cible : la zone à prélever. Il s’agit systématiquement du trajet le plus court possible, plus le trajet est long plus les risques sont grands.
Il ne faut pas croiser de vaisseaux sur ce trajet et éviter les zones hautement fonctionnelles sauf en cas d’obligation. -
Déroulement de l’examen
Une planification du trajet pour atteindre la cible est réalisée avant l’intervention par le chirurgien afin de limiter les zones à risque d’hémorragie et très fonctionnelle.
Plusieurs techniques sont employées avec une précision comparable :
– l’emploi d’un cadre de biopsie : réalisable sous anesthésie locale ou générale. L’avantage de cette technique est de pouvoir réaliser un examen neurologique au cours du geste sous anesthésie locale. L’inconvénient est qu’il s’agit une procédure longue et souvent mal supportée.
Une pose du cadre est effectuée. La peau est endormie par injection de produit anesthésiant. 4 pointes viennent fixées le cadre au crâne qui ne doit pas se déplacer.
Le cadre permet le repère dans l’espace des axes de trigonométrie X, Y et Z, la cible est au centre.
Cadre de stéréotaxie – Leksell Stereotactic System®
Une fois le cadre installé, un scanner est réalisé afin de repérer la cible et les mesures dans les 3 axes. De retour au bloc opératoire, une détersion et une tonte partielle de la zone d’entrée est réalisée. Une nouvelle anesthésie du cuir chevelu est réalisée.
Une incision cutanée de 1 cm est réalisée. Un orifice traversant le crâne est effectué. L’aiguille de biopsie est insérée jusqu’à la cible. Une fois les prélèvements effectuées, l’aiguille puis le cadre sont retirés.
L’intervention est suivie d’une surveillance de 24 à 48h00.
– l’emploi d’une neuronavigation : Il s’agit d’un repérage informatisé dans l’espace de la zone à biopsier à partir des données de neuroradiologie (IRM) sous anesthésie générale.
Héritée de la technologie ingénierie aéronautique, cette technologie permet: un confort plus important pour le patient et une rapidité dans sa mise en oeuvre. Elle nécessite un équipement onéreux et l’expérience du chirurgien.
Les repères pris dans l’espace sont des points d’anatomie du visage et du crâne du patient endormi.
Un calibrage et une acquisition des données de navigation sont réalisés avec précision, avec un laser ou un stylet.
Les instruments sont visibles en temps réel sur l’imagerie du patient.
L’intervention est identique à celle réalisée historiquement mais sans cadre.
Un bras robotisé pour plus de précision peut être associé à ce geste notamment avec le robot ROSA® Brain. Il s’agit d’un GPS précis au millimètre près qui permets de suivre le trajet de l’aiguille en temps réel.
ROSA Brain®
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Quelles complications peuvent survenir pendant et après la ponction ?
La principale complication reste l’hémorragie même en prenant toutes les précautions lors de la planification. Celle-ci peut survenir sur le trajet de la biopsie ou lors du prélèvement des fragments de la tumeur.
Les tumeurs cérébrales sont par nature très vascularisées et à risque de saigner au cours de la biopsie.
La formation d’un hématome peut nécessiter exceptionnellement une intervention pour le retirer. Il peut entraîner des séquelles neurologiques transitoires ou définitives.
Une aggravation transitoire des symptômes avant la chirurgie sont fréquents et sont en lien avec une inflammation autour de la tumeur.
Une infection est exceptionnelle. -
Y a-t-il les conduites à tenir après l’examen ?
Une surveillance neurologique est requise pendant 24 à 48 h00 et une suspension des traitements anticoagulants et antiagrégants avant et après la chirurgie est nécessaire.
Un retour à domicile est possible généralement dès le lendemain ou le surlendemain. -
Quand les résultats seront-ils disponibles ?
Les résultats de l’analyse par les anatomopathologistes sont rendus entre 7 jours et 10 jours après la biopsie. Aucun traitement n’est entrepris sans ces résultats.
Ce délai incompressible est dépendant des réactions aux marqueurs biologiques utilisés pour reconnaître la tumeur et la lecture des lames.
Le chirurgien en est informé directement est vous convoquera pour vous en informer et vous expliquer leur signification. -
Ce que vous devez faire :
Vous rencontrerez un neurochirurgien et un anesthésiste avant l’intervention. N’hésitez pas à poser toutes vos questions, tout doit être compris avant l’intervention.