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Digestif

Cancer du colon

Vous venez d’apprendre que vous avez un cancer du côlon. Le diagnostic vous a été confirmé par votre médecin et vous vous posez beaucoup de questions sur cette maladie et les traitements qui vont vous être proposés.

Ce document a pour but de vous apporter des informations médicales et de vous accompagner dans la prise en charge de votre maladie. Il n’a pas valeur d’avis médical puisque votre situation est unique et connue de vous seul et des médecins qui vous suivent. Il a pour vocation de compléter ou enrichir les explications de votre médecin et des membres votre équipe soignante qui restent vos interlocuteurs privilégiés.


Qu’est ce que le cancer du côlon ?

Le côlon est une partie du tube digestif situé entre l’intestin grêle et le rectum. Il mesure environ 1,5 mètre de long. Sa fonction principale est de fabriquer les matières fécales qui passent ensuite dans le rectum avant d’être évacuées par l’anus.

Il se divise en 4 segments :

  • le côlon droit ou côlon ascendant;

  • le côlon transverse;

  • le côlon gauche ou côlon descendant;

  • le côlon sigmoïde.

Le cancer peut se développer dans n’importe quelle portion du côlon.


Le cancer du côlon est une maladie des cellules qui tapissent l’intérieur du côlon. Il se développe à partir d’une cellule initialement normale qui se transforme et se multiplie de façon anarchique.


La paroi du colon est composée de 4 couches :

  • la muqueuse (couche la plus interne);

  • la sous-muqueuse;

  • la musculeuse (deux couches de muscles);

  • la séreuse (couche externe) qui constitue une partie du péritoine.


Les cellules cancéreuses se développent généralement à partir de la première couche du côlon, la muqueuse. A ce stade, on parle de cancer in situ. En l’absence de traitement, la tumeur se développe, dans le temps, en profondeur à travers les autres couches de la paroi du côlon. On parle alors de cancer invasif.

Des cellules cancéreuses peuvent ensuite se détacher de la tumeur et, par l’intermédiaire des vaisseaux sanguins ou des ganglions lymphatiques aller se développer dans d’autres parties du corps pour former des métastases. Ces métastases se développent le plus souvent dans le foie et les poumons.


En fonction du stade du cancer au moment du diagnostic, le traitement le mieux adapté vous sera proposé.


Quels sont les différents symptômes du cancer du côlon?

Les cancers colorectaux se développent souvent sans symptôme particulier. Cependant, parfois, certains signes peuvent être révélateurs d’un cancer et doivent conduire à consulter son médecin traitant :

  • Les troubles du transit tels qu’une constipation soudaine ou qui s’aggrave, une diarrhée qui se prolonge;

  • Une modification de la consistance des selles comme par exemple une alternance diarrhée / constipation;

  • Des douleurs abdominales et/ou une augmentation du volume abdominal;

  • Un besoin urgent et quasi permanent d’aller à la selle, même juste après y être allé;

  • Une sensation de « fausses envies » ou de douleurs à l’expulsion des selles;

  • Du sang dans les selles;

  • Une grande fatigue persistante;

  • Une perte de poids inexpliquée.


Comment détecter le cancer du côlon ?

Le diagnostic de cancer du côlon repose généralement sur un examen qui consiste à visualiser l’intérieur du colon.


Cet examen, que l’on appelle endoscopie (ou coloscopie) utilise un tube souple qui mesure entre 1,5 et 2 mètres muni d’une caméra (fibres optiques) et de pinces. Il permet de visualiser la totalité du colon et le cas échéant de faire des prélèvements (biopsies).


Cet examen va donc permettre de confirmer la présence d’une tumeur, de la localiser précisément et d’en faire un prélèvement qui sera analysé au laboratoire (examen anatomopathologique) pour avoir un diagnostic précis et définir de quel type de cancer il s’agit.


Si le diagnostic de cancer est confirmé, d’autres examens peuvent être proposés pour compléter le diagnostic et définir le stade du cancer, c’est ce que l’on appelle le bilan d’extension.


Ces examens ont pour but de savoir si le cancer s’est propagé dans d’autres parties du corps. Le plus souvent ces examens consistent en un scanner thoraco abdomino pelvien avec une injection de produit de contraste, parfois en un TEP Scanner et plus rarement en une échographie de l’abdomen et une radiographie du thorax.


Quels sont les traitements possibles du cancer du côlon ?

Les 2 principaux traitements du cancer du côlon sont :

  • la chirurgie

  • les traitements médicamenteux qui comprennent la chimiothérapie et les thérapies ciblées.


Ces traitements sont utilisés seuls ou en association et ont pour but de diminuer le risque de récidive ou de ralentir le développement de métastases.


Le choix des traitements est adapté à votre situation personnelle. Il dépend en 1er lieu de vous : votre âge, vos antécédents médicaux et chirurgicaux, votre état de santé global, ainsi que votre avis et vos préférences. Il dépend ensuite des caractéristiques du cancer dont vous êtes atteints, l’endroit où il est situé, son type et son stade ou son degré d’extension.


Le choix du traitement qui vous sera proposé aura été discuté au cours d’une réunion qui rassemble plusieurs spécialités médicales (gastroentérologue, chirurgien, oncologue médical, anatomopathologiste, radiologue…) et que l’on appelle Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP).


La décision prise en RCP vous sera expliquée dans les détails lors d’une consultation spécifique, appelée consultation d’annonce. Lors de cette consultation, le médecin qui vous prend en charge vous explique les caractéristiques de votre maladie, les traitements proposés, les bénéfices attendus et les effets secondaires possibles.


Cette consultation est importante. Il peut être utile de vous y faire accompagner par l’un de vos proches. Prenez le temps de vous assurer que vous avez bien compris et n’hésitez pas à poser toutes vos questions.


Après avoir donné votre accord sur la proposition de traitement, ses modalités sont décrites dans un document appelé Programme Personnalisé de Soins (PPS). Ce document comporte les dates de vos différents traitements, leur durée, ainsi que les coordonnées des différents membres de l’équipe soignante. Le programme peut évoluer au fur et à mesure de votre prise en charge en fonction de votre état de santé et de vos réactions aux traitements.


Après cette consultation avec le médecin, une consultation avec un autre membre de l’équipe soignante, le plus souvent une infirmière, vous est proposée, à vous et à vos proches. Vous pouvez ainsi revenir sur les informations qui vous ont été données par le médecin, vous les faire expliquer à nouveau, poser d’autres questions. L’infirmière évalue aussi vos besoins en soins et soutiens complémentaires (sur le plan social ou psychologique par exemple) et vous oriente si besoin vers les professionnels concernés.


LA CHIRURGIE

La chirurgie est le principal traitement du cancer du côlon. Elle consiste à enlever la portion du côlon atteinte par la tumeur et le réseau de ganglions correspondant (on parle de curage ganglionnaire). Suivant la localisation et l’étendue de la tumeur, une portion plus ou moins grande du côlon est retirée. Le côlon n’étant pas un organe vital, il est possible de vivre normalement même si on en enlève une grande partie, voire la totalité.

Le chirurgien peut utiliser 2 voies pour opérer un cancer du côlon :

  • la laparotomie

  • la cœlioscopie.


1- La laparotomie

Elle consiste à ouvrir le ventre pour accéder aux organes. Le chirurgien fait une incision verticale d’une vingtaine de centimètres sur l’abdomen, en partant du dessus du nombril qu’il contourne, jusqu’au bas du ventre. Cette technique permet au chirurgien d’observer et de palper minutieusement toute la cavité abdominale avant de retirer la portion du côlon malade.


2- La cœlioscopie (ou laparoscopie)

C’est une technique chirurgicale plus récente. Au lieu d’ouvrir l’abdomen, le chirurgien réalise 3 ou 4 petites incisions qui lui permettent de passer une petite caméra ainsi que ses instruments chirurgicaux à l’intérieur de l’abdomen. La caméra est reliée à un écran extérieur et le chirurgien opère en regardant l’écran. La cœlioscopie apporte des bénéfices à court terme comme diminuer la douleur et les complications après l’intervention, permettre une reprise plus précoce du transit, réduire la durée d’hospitalisation ou encore préserver la paroi abdominale avec un bénéfice esthétique (pas de grande cicatrice). À long terme, elle entraîne un risque moins important d’occlusion intestinale et d’éventration de la paroi abdominale. Elle est aussi efficace que la laparotomie pour enlever la portion de côlon malade.


Le choix de l’une ou l’autre de ces techniques dépend des caractéristiques du cancer (taille et localisation de la tumeur) ainsi que des habitudes et de l’expérience de l’équipe chirurgicale.


L’intervention se déroule de la même façon par laparotomie ou par cœlioscopie. Elle commence par une phase d’observation pendant laquelle le chirurgien examine le côlon et la cavité abdominale afin de confirmer l’absence d’extension locorégionale de la tumeur et l’absence de métastase au niveau du foie.


L’objectif de la chirurgie est d’enlever la tumeur du côlon en totalité. Pour cela le chirurgien doit s’assurer d’avoir des marges de la paroi du côlon saines et un curage ganglionnaire satisfaisant. Pour cela une portion saine du côlon d’au moins 5 centimètres doit être retirée de part et d’autre de la tumeur pour assurer une marge de sécurité et réduire le risque de récidive.


La qualité du geste chirurgical est un facteur pronostique de récidive locale et de survie.

si la tumeur est située dans la moitié droite du côlon, le chirurgien retire le côlon droit et la moitié droite du côlon transverse. On parle d’hémicolectomie droite;

  • si la tumeur est située dans la moitié gauche du côlon, le chirurgien enlève le côlon gauche et la moitié gauche du côlon transverse. On parle d’hémicolectomie gauche;

  • si la tumeur est située dans la dernière portion du côlon, juste avant le rectum, le chirurgien retire le côlon sigmoïde. On parle de sigmoïdectomie;

  • dans des cas plus rares, la totalité du côlon est enlevée : colectomie totale.


Une fois la portion du côlon atteinte enlevée, le chirurgien réalise une anastomose, c’est-à-dire qu’il recoud les deux extrémités du côlon, à l’aide de fils ou de pinces mécaniques. Cette étape de l’intervention permet de reformer le conduit intestinal et de rétablir la continuité digestive.


Parfois, cette anastomose n’est pas possible car il existe trop d’inflammation dans l’abdomen et le risque de non cicatrisation de la couture est trop important. Il réalise alors le plus souvent une colostomie, c’est-à-dire qu’il suture l’extrémité du côlon à la peau. On appelle cela une stomie ou « anus artificiel ». Les selles sont alors recueillies dans une poche spéciale collée sur le ventre autour de la stomie. La stomie est le plus souvent temporaire, mais dans certains cas elle peut être définitive. C’est le chirurgien qui prendra la décision de la remise en continuité digestive en fonction des possibilités.


LES TRAITEMENTS MEDICAMENTEUX

Ces traitements agissent sur l’ensemble du corps et peuvent donc atteindre les cellules cancéreuses ou qu’elles soient situées.


Ils concernent actuellement 2 types de médicaments :

  • la chimiothérapie qui agit sur les cellules cancéreuses au moment de la division cellulaire. Le plus souvent on utilise une association de médicaments de chimiothérapie (poly chimiothérapie) selon un protocole de chimiothérapie.

  • les thérapies ciblées qui bloquent les mécanismes de développement des cellules cancéreuses. Ces traitements dont font partie les anticorps monoclonaux sont généralement associés à la chimiothérapie.


Les traitements médicaux sont utilisés essentiellement dans 2 cas :

  • après une chirurgie dans les cancers localisés afin de diminuer le risque de récidive, notamment quand les ganglions sont atteints. On parle de chimiothérapie adjuvante.

  • De manière exclusive en cas de tumeur inopérable ou en cas de présence de métastases.


La prévention du cancer du colon

Les principaux facteurs de risque évitables ou modifiables du cancer du côlon sont la consommation d’alcool, de tabac, la sédentarité, l’inactivité physique, le surpoids et l’obésité. Une alimentation faible en fibres et excessive en viande rouge ou transformées est également un facteur de risque reconnu.


Le cancer du côlon peut être en partie prévenu grâce à un dépistage des lésions précancéreuses. En détectant précocement le cancer du côlon, les chances de guérison seront souvent meilleures.


En France, le programme national de dépistage organisé, par recherche de sang occulte dans les selles, concerne toutes les personnes âgées de 50 à 74 ans. Il est pris en charge à 100% par l’Assurance Maladie.

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